Une question revient toujours: dois-je faire des rachats dans ma caisse de pension/LPP/ deuxième pilier?
La réponse est bien sûr: « ça dépend »!
D’abord, qu’est-ce qu’un rachat? Un rachat consiste à injecter de l’argent depuis votre fortune dans votre caisse de pension.
Avantages: cela augmente théoriquement vos rentes retraite et parfois invalidité (suivant votre caisse de pension) et le rachat est déductible de l’impôt sur le revenu (celui qui fait mal chaque année). Grosso modo, le rendement à court terme d’un rachat correspond à votre taux marginal d’imposition. En clair? Plus on paie d’impôts, plus c’est intéressant! La fourchette de rendement varie de 0 à 48%. C’est donc attractif fiscalement pour un grand nombre de personnes.
Désavantages: on n’a plus accès à cet argent pour faire ce que l’on veut avec. Il est maintenant soumis aux règles LPP. L’argent injecté sera aussi soumis aux nouvelles règles juridiques éventuellement mises en vigueur dans le futur. Plus on est loin de la retraite, plus il y a donc d’incertitudes juridiques.
Par ailleurs, pour ceux qui sont salariés, le rendement du capital et les conditions d’utilisation de celui-ci varient selon les décisions de votre employeur (règlement de la caisse de pension) ou les conditions en vigueur dans votre branche (CCT par exemple). Si les conditions se péjorent, vous assumez mais sans avoir aucun contrôle.
Si on ne veut pas avoir des ristournes d’impôts à assumer, le rachat bloque aussi pendant trois ans l’utilisation du capital LPP pour l’acquisition d’un logement.
Conséquences:
Chaque cas est particulier est doit être évalué à la lumière de ce qui précède.
- Un cinquantenaire dont la situation et l’employeur sont stables, dont la caisse de pension est en bonne santé financière peut éventuellement envisager des rachats. Cependant, il faudra notamment prendre en compte les aspects successoraux, immobiliers et le règlement de la caisse de pension de cette personne.
- Une personne de vingt ans aura à assumer au moins quarante ans d’incertitudes juridiques quant à la LPP et un certain nombre de changements d’employeurs. Le rachat est donc à déconseiller.
- Exception: l’entrepreneur qui contrôle sa caisse de pension. Un entrepreneur est à la fois l’employeur et l’employé et peut, par conséquent, déterminer ce qu’il met dans sa caisse de pension.
En réalité, le rachat LPP doit être considéré, comme tout investissement, sous l’angle « coûts versus bénéfices ». Si sur 100’000.- de rachat à 30 ans, je gagne 30’000.- d’impôts mais qu’à la fin, je perds les 100’000.- injectés, ce n’est pas intéressant!
Chaque situation nécessite un conseil personnalisé sur les tenants et aboutissants du ou des rachats et une analyse de la caisse de pension.
Je me réjouis de vous accompagner dans ce processus.