Aujourd’hui, je vais vous parler « cerveau ».

Tout comme le conducteur d’une voiture, notre cerveau a des angles morts. La psychologie appelle cela un biais cognitif. Le « Robert en ligne » définit un biais cognitif comme « une distorsion dans le traitement d’une information, susceptible de fausser le raisonnement et le jugement ». A noter que chacun a des biais cognitifs. Mais on voit plus facilement ceux d’autrui que les siens propres.

Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que ces biais sont susceptibles de mettre en danger votre situation financière. La beauté de la chose est que l’on y est moins sensible si on est conscient qu’ils existent. Mon rôle est donc de vous les pointer lorsque nous nous voyons face à face (même si ce n’est pas la partie la plus agréable d’une discussion !) ; mais aussi de vous citer ici les biais principaux touchant les investisseurs.

Premier biais : la pensée en silo. On a tendance à penser comme les gens qui nous sont proches. Ce biais est encore amplifié par les algorithmes de recherche qui nous suggèrent ce qu’ils « pensent » déjà nous plaire.

Deuxième biais : l’effet de mode. « Mon voisin ou collègue fait ceci. Ça a l’air de plus ou moins marcher. C’est donc la meilleure stratégie d’investissement».

Troisième biais : le sophisme du joueur. Penser que les probabilités futures sont affectées par les événements passés. « J’ai eu un carré d’as deux fois de suite donc j’en aurai aussi un la prochaine fois » . Ce biais est lié avec le :

Quatrième biais : le biais de confirmation. Juger une décision par rapport au résultat plutôt que par rapport à la qualité du processus de décision. « J’ai gagné avec mes deux carrés d’as et en faisant tapis. Je vais répéter la même stratégie» Un coup de chance devient ainsi une recette miracle !

Cinquième biais : ne pas prendre ses pertes. « Je joue à la roulette. J’ai déjà perdu beaucoup. Je reste en jeu pour « me refaire » ! Résultat : je perds plus. Exemples dans le monde de la gestion de patrimoine : choisir un mauvais titre et le garder après avoir pris des pertes énormes. Quelqu’un qui aurait investi dans un certain nombre de grandes banques en 2007 par exemple.

Sixième biais, lié au précédent: surréagir aux pertes. Le cerveau humain est câblé pour réagir deux fois plus à une perte qu’à un gain. Pour provoquer le même niveau d’émotions chez un investisseur dont le portefeuille est à -10%, il faut lui annoncer que son portefeuille a fait +20%.

Comme énoncé plus haut, je ne vous cite que les biais principaux. Comment faire pour y être moins exposé? Il y a deux grandes solutions éventuellement complémentaires :

  1. Avoir un point de vue externe en général et sur votre patrimoine en particulier. C’est là que j’entre en scène !
  2. Traiter les informations selon les lois des probabilités et les statistiques disponibles. En faisant attention au mot de Winston Churchill : “the only statistics you can trust are the ones you have falsified yourself » (« les seules statistiques que vous pouvez croire sont celles que vous avez falsifiées vous-mêmes »).

Je me réjouis de nos prochains échanges !

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